19ème édition du Printemps Musical des Alizés à Essaouira : Sur fond de musique, les flammes du même espoir maintenues à Mogador…
A travers tous ses festivals, de celui des Gnawas, en passant par celui des Andalousies, du Jazz sous l’Arganier, ou d’autres évènements de grande ampleur, à Essaouira, les Souiris et les amis de cette cité maintiennent leur même recueillement artistico-spirituel, comme s’ils maintenaient en chorale le chant d’une même prière de bonheur et de paix pour tous.
Le Printemps musical des Alizés en témoigne avec lucidité, car au sein de l’Association Essaouira Mogador, et comme le souligne Kaoutar Chakir, Chargée de la Coordination Générale, les organisateurs demeurent fidèles « aux aspirations des passionnés de la musique de chambre pour laquelle ils viennent de différents pays et différents continents pour ce rendez-vous annuel », pour ce même esprit de recueillement sur fond d’acoustique musicale.
Et ainsi, comme il est signalé dans le communiqué de l’organisation, « le Festival des Alizés a fait le choix de privilégier cette année la proximité, l’émotion et le partage que seule procure une écoute purement acoustique. Une écoute intimiste qui apporte toute sa noblesse et toute sa profondeur à la musique de chambre et à l’art lyrique quand le rendez-vous leur est donné avec la pureté du son et que les micros sont mis de côté le temps d’une dizaine de concerts exceptionnels, dans le cadre magique de Dar Souiri, de Bayt Dakira et de l’Eglise d’Essaouira. Le concert Beethoven l’impétueux, ouvrira les festivités avec duos, trios et piano ».
Dans ces différents espaces, symbolisant autant de fraternité et de douceur, d’écoute et d’échange par la musique et la poésie, l’histoire musicale de diverses régions du monde se fait réanimer par l’exécution des œuvres de ses faiseurs, tel que Tchaikovsky, Beethoven, Shubert ou Vivaldi, interprété par des artistes de renommée internationale, originaires du Maroc, de France, d’Espagne ou d’Italie. Dans le sens de cette grandeur des interprétations artistiques dans ce festival, unique en son genre à travers le monde, Tarik Ottmani, Directeur du festival, rappelle « l’intégration de sa singularité artistique dans la même globalité de célébration de l’art et des artistes, dans les divers domaines de la création, et ici particulièrement dans le langage subtile de la musique de chambre qu’accueille Essaouira ».
C’est cela l’éclat du Printemps à Mogador, par la description musicale de la force de ses Alizés, que célèbrent bien les Souiris et les visiteurs de cette cité de culture, de tolérance et de convivialité humaine ; et c’est pour cela que rien n’étonne dans ses espaces d’interprétations artistiques, de dialogue et d’échange, où la mémoire commune des Marocains, musulmans, juifs ou chrétiens, retient et dicte pour le chant en chœurs de tous ceux et celles dont le cœur – à travers le monde- aiment bien chanter l’amour et la paix pour tous, comme dans un recueillement lors d’une subtile prière en commun.
Brahim Zahir