● Niveau de confiance : en dépit d’un très faible niveau de confiance dans la conjoncture économique mondiale (20%) et nationale (29%), les dirigeant(e)s marocain(e)s se montrent plus confiants en termes de perspectives de croissance de leur entreprise (73% sont relativement confiant(e)s ou très confiant(e)s)
● Transformation : 44% des dirigeant(e)s marocain(e)s estiment que leur entreprise ne sera pas viable dans dix ans si elle n’opère pas de transformation.
● L’humain au cœur de la transformation : les dirigeant(e)s réduisent les coûts, mais pas les effectifs. 71 % souhaitent investir dans la montée en compétences de leur workforce.
● Risques Cyber : seuls 13% des dirigeant(e)s marocain(e)s estiment être très exposé(e)s au risque cyber.
● Risques liés au changement climatique : seuls 24% des dirigeant(e)s marocain(e)s considèrent que leur entreprise est très exposée aux risques liés au changement climatique. Cette prise de conscience relative se traduit par un nombre d’initiatives limité en matière de réduction des émissions.
Malgré un contexte de crises récurrentes et une économie mondiale confrontée à l’inflation, les dirigeant(e)s marocain(e)s gardent le cap et restent confiant(e)s quant aux perspectives de croissance de leurs entreprises. C’est ce que révèle l’édition Maroc de la 26ème CEO Survey menée par PwC auprès de 4400 dirigeants dont près de 50 CEO au Maroc. Certes, il s’agit d’un optimisme prudent qui engage les dirigeant(e)s au Maroc à continuer à renforcer leur résilience tout en transformant leur entreprise : Adoption de nouvelles technologies, investissements pour renforcer la résilience opérationnelle, optimisation des coûts, atténuation des risques de changement climatique…
Toutefois, les dirigeant(e)s interrogé(e)s dans le cadre de cette étude ont une vision pessimiste des perspectives de l’économie mondiale : 80 % des dirigeant(e)s marocain(e)s (v/s 73% au niveau mondial) s’attendent à une baisse de la croissance mondiale au cours des 12 prochains mois.
Que ce soit au Maroc ou à l’échelle mondiale, les dirigeant(e)s doivent composer avec de nombreux risques qui viennent bouleverser leurs perspectives de croissance. L’inflation, la volatilité macroéconomique et les conflits géopolitiques sont en tête des préoccupations des dirigeant(e)s.
Reda Loumany Managing Territory Partner de PwC au Maroc souligne en effet : « Les crises récurrentes sont aujourd’hui saisies par nos dirigeant(e)s comme des accélérateurs de changement et de transformation de leur entreprise. De même que les facteurs plus structurels, notamment le changement climatique, sont à appréhender dans une approche plus globale de développement durable et représentent autant un défi que des opportunités de croissance pour notre économie nationale. Tout cela s’intègre parfaitement avec les réformes entreprises dans le cadre de la mise en œuvre du Nouveau Modèle de Développement du Royaume ».
Transformer l’entreprise pour assurer la viabilité à long terme
Près de 40 % des dirigeant(e)s mondiaux(les) et 44 % des dirigeant(e)sau Maroc considèrent que leur entreprise ne sera économiquement pas viable dans une décennie si elle ne se transforme pas. En effet, les chef(fe)s d’entreprises sont confronté(e)s à des défis à plus long terme, impactant directement la rentabilité de leurs organisations.
En termes d’éléments pouvant impacter la rentabilité de leur entreprise à l’avenir, 67% des dirigeant(e)s ont exprimé en premier lieu l’évolution de la demande et des préférences des consommateurs ainsi que les évolutions réglementaires comme principaux éléments qui impacteront la rentabilité de leur entreprise au cours des 10 prochaines années. C’est 14 points de plus que la moyenne des dirigeants dans le monde.
Jonathan Le Henry, Partner Strategy& (l’entité de conseil en stratégie de PwC), Head of Strategy& au Maghreb ajoute: « Nous sommes entrés dans une nouvelle temporalité où se conjuguent un décrochage du niveau de confiance des dirigeants dans l’économie mondiale et marocaine et une confiance persistante dans la capacité de leurs entreprises à croître dans ce même contexte. La pandémie mondiale avait fait office de “stress-test” pour les entreprises et avait précipité la mise en place de grands chantiers de transformation. Les entreprises doivent désormais accélérer cette dynamique de transformation pour continuer à croître en période de turbulence économique ».
L’humain au cœur de la transformation : les dirigeant(e)s réduisent les coûts, mais pas les effectifs ou la rémunération
En réponse au climat économique actuel, les chef(fe)s d’entreprise cherchent à réduire les coûts et à stimuler la croissance des revenus. Ainsi, 56 % des dirigeant(e)s au Maroc (52% dans le monde) déclarent réduire leurs coûts d’exploitation, tandis que 47 % augmentent les prix et 49 % diversifient leurs offres de produits et services. Cependant, plus de la moitié – 67% – disent qu’ils/elles ne prévoient pas de réduire les effectifs au cours des 12 prochains mois. Une grande majorité – 89 % – indique qu’elle ne prévoit pas réduire les rémunérations afin de retenir les talents et d’atténuer les taux d’attrition de la main-d’œuvre.
Si les entreprises veulent rester viables à court et à long terme, les répondant(e)s affirment qu’elles doivent également investir dans leurs programmes de transformation des ressources humaines et technologiques. En effet, ils parient en premier lieu sur la montée en compétences de leurs collaborateurs(trices) (71 %), l’automatisation des processus (67 %) et le déploiement technologique (Cloud, AI et autres technologies émergentes) (53 %). Ces tendances confirment bien l’augmentation des investissements en matière de transformation digitale et technologique au Maroc et la nécessité de mettre à jour les compétences de la workforce.
En revanche et malgré qu’il soit avéré que les transformations digitales s’accompagnent de risques cyber grandissants, seuls 13% des dirigeant(e)s marocain(e)s estiment être très exposés au risque cyber, ce qui est bien en-deçà du niveau réel de risque observé par les experts.
Une prise de conscience relative face aux risques climatiques
Les dirigeant(e)s marocain(e)s sont conscient(e)s de l’importance du sujet au niveau national (stress hydrique, coût de la facture énergétique…), mais se sentent moins concerné(e)s au niveau de l’impact sur leur entreprise à court terme. En effet, seul(e)s 24% des dirigeant(e)s marocain(e)s considèrent que leur entreprise est menacée par les changements climatiques sur les 12 prochains mois.
Et bien que 58% considèrent que la transition énergétique est un élément important à prendre en compte à l’avenir, 29% affirment avoir déjà mis en œuvre des initiatives visant à réduire les émissions de GES de leur entreprise, tandis que 20% envisagent ces mesures à court ou moyen terme. Par ailleurs, 36% des CEOs affirment avoir pris des mesures pour adopter de nouveaux produits et processus respectueux du climat.
Assia Benhida, Associée PwC au Maroc, ESG Leader Maghreb explique: « Au-delà des risques liés aux changements climatiques et environnementaux qui doivent être appréhendés de manière concrète, et à court terme par les entreprises, les enjeux de développement durable, dits “ESG” (Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance) sont un sujet majeur à intégrer dans les stratégies d’entreprises. C’est une exigence “must have”, à tous les niveaux, qui répond à une attente forte des parties prenantes de l’entreprise (actionnaires, investisseurs, clients, salariés…)».
Le/la dirigeant(e) au cœur du changement de modèle
Les dirigeant(e)s mondiaux/les ont souligné la nécessité de collaborer avec un large éventail d’intervenant(e)s pour maintenir la confiance et obtenir des résultats durables. Les entreprises s’associent davantage à des entités non commerciales pour aborder le développement durable (54 %), la diversité, l’équité et l’inclusion (49 %), et l’éducation (49 %).
Pour relever les nombreux défis actuels et futurs, les dirigeant(e)s au Maroc nouent principalement des partenariats avec les administrations publiques (31%) suivi des consortiums industriels (20%) et des entrepreneurs ou start-ups.
L’immense majorité des dirigeant(e)s marocain(e)s (84 %) perçoivent un alignement entre les valeurs de l’entreprise et le comportement des collaborateurs(trices). Ils/elles ont conscience dans une très large mesure que les valeurs et la quête de sens deviennent des préoccupations majeures chez les salarié(e)s. Ces dernier(e)s choisissent de rejoindre une entreprise, puis d’y rester, s’ils/elles se retrouvent dans ses valeurs.
Méthodologie
PwC a interrogé 4 410 dirigeants d’entreprise en octobre et novembre 2022 dont 50 au Maroc. Les chiffres mondiaux et régionaux du rapport sont pondérés proportionnellement au PIB nominal national ou régional afin de garantir que les points de vue des dirigeants sont représentatifs dans toutes les grandes régions. Les chiffres au niveau de l’industrie et des pays sont basés sur des données non pondérées provenant de l’échantillon complet de 4 410 dirigeants. Des entrevues ont été menées auprès de dirigeants d’entreprise de trois régions du monde (Amérique du Nord, Europe occidentale et Asie-Pacifique).
Les résultats complets peuvent être consultés sur pwc.com, et les interviews peuvent être consultées à l’adresse strategy- business.com/mindoftheceo.
Notre enquête met en évidence la perception des enjeux actuels et futurs des chef(fe)s d’entreprise et donne un aperçu tangible sur la façon dont ils/elles vont gérer les complexités et les turbulences globales des mois et des années à venir.