Dans le cadre du Salon des Arts de Tanger organisé par l’Institut Français , les cimaises de la galerie Artingis ( 11 rue Khalid Ibn Oualid , ex. rue Velázquez, Tanger ) abritent les œuvres insolites de l’artiste peintre autodidacte Mostapha Ben Malek, et ce au titre du parcours des arts jusqu’au 9 mai courant.
Le fond domine la surface des œuvres de Mostapha Ben Malek (Natif du village d’Elhanchane à 35Km au nord d’Essaouira) qui embrassent l’infini des impressions, des tempéraments et des significations. L’acte pictural de cet artiste oniriste est un jaillissement, une délivrance et un état d’âme. Il est l’auteur des natures et des paysages insolites qui relatent l’essence de l’existence effective : une source inépuisable d’inspiration pour les artistes rêveurs. Cette nature fantasmagorique nous transporte au plus près de notre espace vécu et de ses environnements !
Corps et fragments du corps féminins (notamment les seins des femmes) , ses structures picturales se veulent notre référence et notre horizon et le paysage chimérique qui incarne la vision (perception, conception et structuration) que nous construisons de l’environnement naturel et de la condition humaine.
La nature hétéroclite a toujours été et continue d’être une inépuisable source d’inspiration pour cet artiste rêveur. Elle est le moteur et le motif de maintes créations qui ont bouleversé le cours de son parcours. Il travaille d’après nature imaginative, mais aussi sur la nature, dans la nature et avec la nature qui ne cesse de lui offrir l’infinie diversité de ses aspects et la richesse de ses matériaux. Ses approches peuvent être symboliques, narratives, métaphoriques ou strictement métaphysiques :
La nature imagée peut être aussi envisagée en tant que fournisseur de matériaux et outils pour la création artistique. L’artiste n’a plus recours à d’autres moyens plastiques pour représenter ou interpréter sa vision de la nature, mais lui emprunte directement ses moyens plastiques pour les présenter en tant que tels dans des lieux de production et de diffusion d’art.
La nature imagée, enfin, peut être considérée comme un terrain d’investigation et d’inscription artistique hors du commun. Dans ce cas, Mostapha Ben Malek abandonne les moyens habituels de la pratique artistique et les lieux conventionnels de production et de diffusion de l’art, pour se rendre directement dans la nature invisible et latente : «Né en 1977 dans la région d’Essaouira, Mostapha Ben Malek , selon le communiqué de la galerie organisatrice, commence à peindre dès l’âge de 12 ans, son travail séduit et nous emmène dans un univers bien étrange. Personnalité riche et simple, Mostapha Ben Malek, artiste-peintre souiri est considéré comme l’un des plasticiens les plus en vue de la cité des Alizés. Artiste singulier au carrefour de l’Art Brut et de l’Art Populaire, comme au croisement des cultures arabes, berbères et africaines. Ses créations spontanées, immédiates, ont la fraîcheur de la vie et de la musique », écrivait Yann Tribes et Bernard Liagre . Et d’ajouter : « Peinture ethnique, tribale, ou naïve, la puissance créatrice du geste, imaginaire débridé, éclat jubilatoire des couleurs caractérisent ses œuvres d’un réel halluciné aux couleurs vives où la nature, les personnages et les animaux sont pris dans une mouvance délirante. L’Art Singulier dont la spontanéité ne connaît pas de frontières, offre une communication immédiate entre les œuvres et la sensibilité de chacun ».
Hassan Nour