L’artiste peintre Fatiha Laalej (vit et travaille à Paris) est cataloguée parmi les femmes plasticiennes qui ont essayé de développer un style personnalisé et expressif. Passionnée de la beauté de la nature, Fatiha Laalej nous traduit des impressions et des compositions avec sensibilité et doigté. Elle anime sa toile pour créer une ambiance en osmose avec la nature pittoresque qu’elle capte pour la mettre en toile. Elle peint peu à peu au gré de sa passion après une étude académique intense dans le cadre d’un atelier parisien. . Ses tableaux sont méticuleux au point de croire à une simulation photographique.
Sa différence est puisée dans ses racines : souvenirs et réminiscences. Le résultat est une œuvre porteuse de la puissance de la réalité et de l’imaginaire, un expressionnisme qui préserve l’espace du rêve : « Les figures font allusion à l’être dans sa plénitude et son existence».
Fatiha Laalej aime capter les traces indélébiles de la mémoire, vouées à l’effacement, en revisitant les espaces perdus entre l’oubli et la réminiscence. L’exploration de ce territoire intime est une autre de ses particularités. Elle nous emmène dans un endroit où, seule notre âme décide du chemin à prendre et du sens à donner aux tableaux qu’elle nous livre en discrétion et avec inquiétude.
Parfois des paysages, parfois une foule et des scènes expressives (rivière, homme chinois, bois comme cas de figure). Le reste est trait de transparence et d’opacité. On sort ébloui de cette expérience – aventure, comme d’un voyage passionnant dans les temps perdus.
Fatiha Laalej respecte règles conventionnelles des démarches académiques : une réinterprétation de la réalité. Nom discret dans le paysage artistique marocain, elle a su garder en France une personnalité forte, indépendante et fidèle à ses convictions esthétiques. Hantée par l’acte de peindre, elle exerce ses dons exceptionnels sur le plus grand nombre des hommes et des femmes qui l’entourent.
Fatiha Laalej reconnait avoir bénéficié d’un généreux don à l’instar de sa sœur l’artiste peintre t écrivain de renom Loubaba Laalej . Elle fait de son art cette magie qui lui permet de faire parler de ses souvenirs et de la valeur naturelle de son pays. Elle s’arme de son bâton de pèlerin et voyage à travers ses impressions pour griffer de sa lumière. Il s’agit d’une quête de la plénitude intérieure. Elle la trace dans ses œuvres. Elle garde ainsi cette nostalgie des sources, cette première découverte inouïe du divin. Sa démarche s’inscrit ainsi dans une modernité ouverte. Elle exploite les sujets qui sont profondément ancrés dans la mémoire visuelle, remontent spontanément à la surface de l’acte créateur, parce qu’ils constituent une composante essentielle de l’identité culturelle de l’artiste qui est transposée dans une esthétique moderne en pleine mutation.
Fatiha Laalej fait appel à l’interprétation des paysages naturels. Ainsi, elle opère dans le cadre d’une fine et harmonieuse synthèse entre abstraction et figuration. Les aplats de couleurs et les figures se mêlent pour créer une succession de plans dans un espace ponctué d’impulsions, simples traces brutes ou brèches de lumière. Les toiles, espaces d’expression et d’improvisation, ne sont jamais saturées, invitant notre regard «chargé» à l’évasion. L’artiste joue avec la couleur, qu’elle maîtrise comme osmose, elle en explore toute la finesse et toute la richesse en appliquant les normes esthétiques convenues.
Il s’agit des atmosphères représentatives qui révèlent une sensibilité particulière, une certaine maîtrise d’une écriture plastique. L’artiste peint comme compose un chef d’orchestre, toutes les tâches de couleurs sont des symphonies. Elle est soucieuse de capter les moments passionnants, en mettant en relief l’esprit du paysage à travers des compositions picturales dynamiques et un traitement chromatique bien recherché , ce qui donne à l’œuvre une dimension hyperréaliste surprenante, tout en assurant un équilibre bien étudié entre le contraste et la transparence.
IL est à noter que Fatiha Laalej ) se présente comme une artiste tantôt académique, tantôt moderne . C’est une passionnée de la beauté envoûtante du monde, de ses temps splendides et de ses scènes pittoresques. Elle nous rappelle la citation de John Constable : « La peinture est une science, et elle devrait être une constante recherche des lois de la nature. Et pourquoi ne pas considérer la peinture des paysages comme une des branches de la philosophie de la nature, dont les expériences ne seraient autres que des tableaux ? ». Cette citation montre bien l’optique dans laquelle se trouvent les artistes naturalistes et post impressionnistes qui font preuve de leur progrès continu dans le sens de la vision et de la perception.
Hassan Nour