Chaque année, un total de 600 ingénieurs marocains quittent le pays vers l’Europe et principalement la France, fait savoir un communiqué. Face à cette hémorragie, les grands opérateurs du secteur doivent réagir. Un exemple concret est celui de la multinationale everis, filiale du géant japonais NTT DATA.
« Il est difficile de concurrencer l’offre des entreprises étrangères. D’abord parce qu’elles offrent des salaires aux niveaux européens, et surtout parce que cela reste le rêve de la plupart des jeunes marocains de vivre en Europe. En tant que premier employeur dans le secteur IT dans le Nord du Maroc, cette problématique nous tient particulièrement à cœur pour retenir nos talents au Maroc » rapporte Fred Sabbah, Directeur Général de la filiale marocaine.
L’équipe d’everis s’est mise à l’écoute de ses collaborateurs et a décidé d’adopter un programme de flexibilité des horaires et lieux de travail. La conclusion s’est ainsi articulée autour de quatre axes. Il s’agit d’un :
- Vendredi après-midi libre afin de bénéficier d’un week-end prolongé
- Télétravail depuis son domicile un jour par semaine
- Smart-working pour travailler indistinctement à partir des bureaux de Tétouan ou de Casablanca
- Horaire d’été : journée continue de 8h à 15h à choisir entre Juillet et Août.
L’objectif est de permettre aux collaborateurs d’avoir une véritable qualité de vie personnelle, qui fait cruellement défaut dans la majorité des grandes entreprises privées.
« Nos collaborateurs ont beaucoup apprécié ces nouvelles mesures. Nous avons reçu beaucoup de témoignages en interne de ce que cette flexibilité a apporté à la vie de chacun. Concilier carrière et vie de famille est une préoccupation majeure pour nos collaborateurs et avoir la possibilité de choisir leur lieu de travail ou de profiter de journées de télétravail ou d’aménagements d’horaire durant les mois d’été est un plus non négligeable » précise Mme Asmaa Haddoumi, Responsable People chez everis.
A noter que cette enquête a été menée par les cabinets BCG et The Network l’année dernière, en collaboration avec le cabinet Rekrute pour le Maroc, et pour laquelle ont été interrogés 6.721 marocains (évoluant dans l’industrie et les nouvelles technologies), a conclu que le salaire n’est pas la préoccupation majeure de ces marocains. Il ne figure même pas dans le top 10 des préoccupations, contrairement à entre l’équilibre vie professionnelle et vie personnelle et un environnement de travail favorable.
L’innovation au service des Talents est finalement peut-être une des réponses à la fuite de nos cerveaux en complément d’autres mesures institutionnelles qui tardent à se dessiner.