Les deux journalistes chiliens arrêtés mardi soir près du palais présidentiel Miraflores à Caracas vont être expulsés mercredi, ont annoncé le gouvernement chilien et un syndicat de presse vénézuélien.
Selon le Syndicat national des travailleurs de la presse (SNTP), Rodrigo Pérez et Gonzalo Barahona quitteront le Venezuela à 19H20 (23H20 GMT) à bord d’un vol de la compagnie Copa Airlines, qui fera escale au Panama. Le ministre des Affaires étrangères chilien, Roberto Ampuero, a confirmé l’expulsion des deux journalistes après «14h de détention injustifiables».
«C’est ce que font les dictatures : piétiner la liberté de la presse, bâillonner la liberté avec la violence. Je remercie seulement que nos compatriotes chiliens rentrent sains et saufs», a-t-il déclaré sur Twitter. Les deux journalistes ont été transférés à l’aéroport international de Maiquetia, à une trentaine de kilomètres de la capitale.
Rodrigo Pérez et Gonzalo Barahona, qui travaillent tous les deux pour la chaîne de télévision chilienne TVN, ont été arrêtés mardi soir par des membres de la sécurité présidentielle avec deux journalistes vénézuéliens. Ces derniers, Mayker Yriarte et Ana Rodriguez, de la chaîne de télévision numérique VPI, avaient été relâchés dans la matinée. Selon Mayker Yriarte, les autorités ont accusé les journalistes d’être entrés dans «une zone de sécurité» interdite d’accès.
Le président chilien Sebastián Piñera avait exigé mercredi la «libération immédiate» de ses deux compatriotes.
Deux journalistes de notre équipe ont été arrêtés hier au Vénézuela. Ils étaient sur place pour couvrir la crise politique. À l’heure actuelle, il est difficile d’en dire plus au risque d’aggraver leur situation. On pense à eux.#Quotidien
Deux journalistes français, Pierre Caillet et Baptiste des Monstiers, reporters de l’émission «Quotidien» sur TMC ont également été arrêtés mardi par les autorités vénézuéliennes près du palais présidentiel, selon des sources diplomatiques. Ils filmaient le bâtiment lorsqu’ils ont été interpellés.
Les journalistes et «leur producteur dans le pays, Rolando Rodriguez», sont détenus au palais de Miraflores depuis la mi-journée mardi, selon le Syndicat national des travailleurs de la presse (SNTP). De nombreux reporters étrangers ont été arrêtés ou expulsés ces dernières années au Venezuela, faute de visa de journaliste.
Ces arrestations sont intervenues à quelques heures d’une manifestation à l’appel de l’opposition, qui exige la mise en place d’un gouvernement de transition et l’organisation d’élections générales libres.
LIBERATION avec AFP