Karl Lagerfeld s’invite à l’univers de Loubaba Laalej

 

Le célèbre artiste créateur Karl Lagerfeld , est décédé mardi 19 février à l’hôpital américain de Paris, à Neuilly-sur-Seine, dans les Hauts-de-Seine à Paris à l’âge de 85 ans, selon plusieurs médias en France. Directeur artistique de Chanel, grand couturier, photographe, réalisateur et éditeur, Karl Lagerfeld était une icône et une figure incontournable du monde de la mode. Il a relancé la marque Channel. Passionné de dessin, il se distingue en tant qu’illustrateur de mode et se fait embaucher comme assistant par le couturier Pierre Balmain. Il travaillera ensuite comme styliste pour les maisons françaises Jean Patou et Chloé, avant de collaborer avec la maison italienne Fendi, dont il est depuis 1965 le directeur artistique. Vibrant Hommage rendu par l’artiste peintre à cet artiste de génie à travers deux ses deux œuvres: «Zahia au centre de son rêve» (technique mixte, 100×100 cm, 2017) et «  Karl Lagerfeld, génie créateur »(Technique mixte, 100×100 cm, 2017).
Dans ses œuvres « Zahia au centre de son rêve » et « Karl Lagerfeld ou le Génie créateur », c’est aux visages que l’artiste peintre Loubaba Laalej se dédie, ceux des stars : le célèbre couturier, photographe, réalisateur et éditeur allemand Karl Lagerfeld et de la très tonique blonde Zahia. Le premier a parrainé la première collection de lingerie de la deuxième, à l’occasion de la fashion week parisienne en 2012. Loubaba a décidé de leur rendre un vibrant hommage dans un style pop art fantastique. Ce n’est pas leur beauté, ni leur notoriété qui l’ont interpelé mais leur destin , ce que leur aura , les défits et la persévérance qui y flottent traduisent.
Cette artiste, qui a recélé tous les ingrédients pour bâtir une personnalité hors du commun et une démarche d’artiste taillée dans l’émotion, a pénétré sous la sinuosité des traits, l’incroyable complexité de ces deux idoles. Dans le premier tableau « Zahia au centre de son rêve », la plasticienne a partagé l’hébétude de la star en peinture, ce n’est pas la reconnaître tout à fait. La virtuosité de l’artiste n’est pas en cause. Très certainement, elle maîtrise son pinceau et Zahia pointe son museau. La blonde au passé sulfureux, qui a travaillé avec les grands noms de la haute couture, s’y métamorphose avec une subtilité bon enfant. Car, ce rendu de pop art fantastique que nous propose Loubaba à travers cette toile puise ses racines dans la réalité qu’elle transcende sur le mode métaphorique.
La plasticienne ne se contente pas de décrire le monde intime de Zahia avec objectivité, elle le transforme pour en révéler des aspects inattendus perçus à travers sa sensibilité de peintre, atteignant ainsi un aspect onirique, visionnaire, déroutant comme le rêve de la star elle-même mais porteur de beaucoup significations. Cette représentation picturale de cette figure renommée trouve son explication dans l’esprit de l’artiste. « Zahia est miss courage. Son énergie féminine est une eau qui roule. Peu importe les rochers, elle semble vivre sa vie sans les fardeaux des jugements », indique Loubaba Laalej.
Du portrait de la star, elle a fait une question d’adresse à un spectateur pour qu’il s’y reconnaisse et s’y identifie intimement. Sur le fil, d’un pinceau chatoyant, avec une apposition souple de la couleur, l’artiste plante ici un portrait d’une figure emblématique, rendue à l’intimité et à la position de personnes « familieres ». Il faut dire que Loubaba tient à ce que la peinture vient à la fois prendre la lumière du charisme de la star et cependant la voiler d’une manière ou d’une autre pour dérouter nos représentations. S’appuyant sur les différents procédés utilisés, l’artiste peintre a créé un monde pop art fantastique chargé de poésie.
Il y a matière aussi dans le second tableau « Karl Lagerfeld ou le Génie créateur ». Loubaba nous livre ici une réflexion sur l’œuvre d’art à travers l’évocation de ce tableau. On y voit Karl Lagerfeld, en costume noir portant ses célèbres lunettes, dirigeant son regard vers trois directions différentes, symbolisant ainsi le côté visionnaire chez le styliste allemand, maître de l’élégance à la française.
A travers cette représentation, l’artiste a réussi dans son style somptueux à rendre un hommage appuyé à cette star. Elle a réussi aussi à lui donner une forme d’éternité puisque sa beauté, son élégance, son ossature semblent revivre à travers ce tableau: « Karl Lagerfeld est un génie créateur, tenace, travailleur persévérant à la vision profonde. Pour moi, c’est un avant-gardiste », affirme Loubaba Laalej à ce propos.
Cette œuvre de Loubaba permet ainsi à Karl Lagerfeld d’accéder à une sorte d’immortalité dans son esprit, le nôtre aussi. La star est donc éternelle. Et ce tableau est un concert acoustique, pas une grand-messe, qui nous invite à réfléchir sur à la fois la valeur de l’œuvre d’art et celle de la star.
Autre point révélateur dans « Zahia au centre de son rêve » et « Karl Lagerfeld ou le Génie créateur » : la mise en scène, la création de ce lien visuel d’une telle force qu’on ne peut y être insensible. Dans une peinture sans trace et lisse, la matière est mise en évidence, soulignée. Ce geste de l’artiste n’est pas une maladresse mais une comptabilité de son travail.
Du fond du tableau, du travail de malaxage de la couleur, apparaissent les formes et les personnages. Suivant le sens dans lequel on perçoit l’œuvre, s’y dissolvent pour revenir à l’essence même de l’art, sa seule vérité première : la peinture n’est que matière et esprit. Chaque image est comme un rite ou enseignement, chaque coup de pinceau, chaque trait à la plume demeure un mystère caché à ceux qui n’y sont pas initié.

Hassan Mahfoud
Ecrivain algérien

 

 

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