Quelques milliers d’étudiants défilent dans le centre d’Alger, mardi 19 mars, pour réclamer à nouveau le départ du président Abdelaziz Bouteflika qui a répété qu’il entendait rester au pouvoir, a constaté une journaliste de l’AFP.
Des professeurs d’université, mais aussi des employés du secteur médical – médecins, infirmiers… – manifestent également ce mardi, jour anniversaire de la fin de la guerre d’indépendance de l’Algérie.
Des médecins, infirmiers sont la aussi a l’appel des syndicats mais aussi du Conseil de l’ordre , affirme un médecin. #alger
« Les étudiants s’engagent, système dégage ! », « les étudiants en colère refusent le prolongement » (du mandat du chef de l’Etat), scandent les étudiants de plusieurs campus de la capitale rassemblés dans le centre d’Alger. Ils ont été rejoints par de nombreux professionnels du secteur médical (médecins, infirmiers…).
« 19 mars 1962 : fin de la guerre d’Algérie, 19 mars 2019 début de changement du système », indique une pancarte, en référence à l’entrée en vigueur il y a 57 ans, au lendemain de la signature des accords d’Evian, du cessez-le-feu mettant fin à la guerre d’indépendance du pays (1954-1962) contre la puissance coloniale française.
D’autres manifestations d’étudiants et de professionnels de la Santé ont été signalés dans d’autres villes du pays par les médias algériens et les réseaux sociaux.
Une nouvelle lettre aux Algériens
Lundi, Abdelaziz Bouteflika a adressé une nouvelle lettre aux Algériens dans laquelle il disait vouloir rester en fonction jusqu’à l’élaboration d’une nouvelle Constitution qui sera soumise à référendum. Le chef de l’État, âgé de 82 ans et très diminué depuis un AVC en 2013, souhaite conserver son poste après l’expiration de son quatrième mandat fin avril alors que l’élection présidentielle a été reportée.
Il entend mettre en place un plan de transition politique prévoyant la tenue d’une conférence nationale chargée de mettre en œuvre des réformes et notamment une nouvelle Loi fondamentale, avant l’élection d’un nouveau président.
De son côté, le chef d’état-major de l’Armée nationale populaire (ANP), le général Ahmed Gaïd Salah, a assuré, lundi, que l’armée algérienne demeurait « le rempart du peuple et de la Nation ». L’armée a souvent joué un rôle déterminant en coulisses lors des moments décisifs dans l’histoire du pays.
>> À voir : « La seule issue pour le régime algérien est d’organiser des élections libres et démocratiques »
Outre les rassemblements de ce mardi, « la coordination nationale pour le changement » en Algérie, organisation réunissant des dirigeants politiques, des membres de l’opposition et des militants, a également appelé le président algérien à quitté ses fonctions à l’expiration de son mandat.
Dans un communiqué, l’organisation demande également au gouvernement de démissionner pour répondre aux grandes manifestations qui se déroulent dans le pays depuis plus de trois semaines. Ce groupe politique propose également la tenue d’élections à la fin d’une période de transition et appelle l’armée à jouer son rôle constitutionnel et à ne pas s’ingérer dans le « choix du peuple ».
Ce groupe réunit des personnalités comme l’avocat Mustapha Bouchachi et l’ancien ministre du Trésor Ali Benouari mais également Mourad Dhina et Kamel Guemazi qui appartiennent à une formation islamiste déclarée illégale. La seule femme de ce groupe est Zoubida Assoul, dirigeante d’un petit parti politique.
afp