Le Directeur général de l’Organisation du Monde Islamique pour l’Éducation, les Sciences et la Culture (ICESCO), Salim Ben Mohammed El Malik, a appelé mercredi à Rabat, à l’importance d’explorer les potentialités qu’offre l’intelligence artificielle (IA) dans le domaine de la traduction depuis et vers l’arabe et d’identifier les défis à relever, en vue de promouvoir la connaissance civilisationnelle de la langue arabe à travers une traduction intelligente.
La langue arabe est faiblement présente dans les applications de l’intelligence artificielle, en dépit de son importance à l’échelle internationale, eu égard à ses spécificités et caractéristiques formelles, en termes d’analyse, de contenu, de métaphore et de diversité de style expressif, a souligné M. El Malik dans une allocution lue en son nom à l’ouverture de la conférence internationale sur “la traduction et la technologie de l’intelligence artificielle, un modèle de traduction depuis et vers l’arabe”, initiée par l’ICESCO en coopération avec l’Association des traducteurs agréés près les juridictions (ATAJ), à l’occasion de la Journée mondiale de la traduction.
La traduction fait partie des domaines ayant bénéficié le plus de l’intelligence artificielle, en termes d’efficacité et de rapidité, a-t-il relevé, notant que la traduction a connu un développement considérable et rapide à travers le temps, en arrivant aujourd’hui à ce qu’on appelle la traduction intelligente, qui a marqué une révolution en la matière.
Il a, ainsi, indiqué que la traduction se veut un moyen efficient pour se connaître, bâtir des ponts entre les nations, améliorer la compréhension culturelle et soutenir les liens culturels à travers le monde, mettant en avant l’importance de préserver l’élément humain pour garantir la qualité et l’exactitude de la traduction.
De son côté, le président d’ATAJ, Ali aziki a souligné que cette conférence internationale qui s’inscrit dans le cadre de la Journée mondiale de la traduction 2023 présente une occasion idoine pour les professionnels de la traduction pour mettre le point sur les contraintes et les défis auxquels le secteur est confronté, notamment à l’aune de l’intelligence artificielle, et la menace qu’elle représente pour l’avenir de la profession.
Dans ce sens, il a relevé que l’intelligence artificielle ne remplacera jamais l’élément humain, car la présence de ce dernier dans le processus de traduction demeure nécessaire, ajoutant que la traduction est en fin de compte un travail créatif par excellence réalisé par l’homme et le rôle de la machine reste limité.
Pour sa part, le directeur de l’Ecole supérieure Roi Fahd de traduction, Mohamed Kharchich a considéré que les techniques d’intelligence artificielle se sont imposées dans divers domaines scientifiques, et que le secteur de la traduction est appelé à s’engager dans cette dynamique, notant que l’École s’est engagée dans cette voie, depuis des années, grâce à l’adoption de la traduction automatique à travers le programme “Trados” pour la traduction.
Les défis posés à l’heure actuelle par l’intelligence artificielle nécessitent le développement continu de ces mécanismes, pour faire de l’Ecole une institution pionnière dans l’utilisation rationnelle des techniques de l’intelligence artificielle, a-t-il insisté, ajoutant que l’élément humain restera essentiel dans l’opération de traduction, surtout lorsqu’il s’agit des traductions spécialisées comme la traduction juridique.
Ce colloque international, qui connait la participation des universitaires, des experts et des spécialistes de la traduction, marocains et étrangers, vise à jeter la lumière sur la réalité de la traduction arabe à la lumière de la technologie de l’intelligence artificielle, à travers deux sessions scientifiques, dont la première porte sur “la traduction automatique et l’utilisation de l’intelligence artificielle : réalité et défis”, tandis que la seconde examine la question de “l’avenir de l’interprétation arabe à la lumière du développement technologique”.