Ce que l’on sait de la tentative de coup d’Etat au Burkina Faso

Les informations en provenance du Burkina Faso sont encore floues. Le président Kaboré aurait été arrêté après des mutineries qui se sont déclenchées partout dans le pays le 23 janvier 2022. 

La situation politique au Burkina Faso reste incertaine ce 24 janvier 2022. Le président Roch Marc Christian Kaboré aurait été arrêté et serait détenu, selon des sources sécuritaires contactées par l’AFP, à la caserne Sangoulé Lamizana, située dans la capitale Ouagadougou, ainsi que le chef du Parlement et des ministres. Une déclaration des auteurs de cette tentative de coup d’Etat, dont l’identité n’est pas encore confirmée, est attendue depuis plusieurs heures. Selon les médias burkinabè, la télévision nationale est aux mains d’hommes armés. En attendant, voici ce que l’on sait. 

L’arrestation probable du président Kaboré, annoncée lundi 24 janvier, est l’épilogue d’une mutinerie qui s’est déclarée dans plusieurs casernes du Burkina Faso pour réclamer le départ des chefs de l’armée et des « moyens adaptés » à la lutte contre les jihadistes qui frappent ce pays depuis 2015. Des tirs ont été ainsi entendus toute la journée du dimanche 23 janvier 2022 dans plusieurs camps militaires, notamment ceux de Sangoulé Lamizana, de Baba Sy et sur la base aérienne à Ouagadougou. Des mutineries ont également éclaté à Kaya et Ouahigouya, dans le nord du Burkina, où sont concentrées la majorité des attaques jihadistes, selon des habitants et des sources militaires. En fin de journée, des tirs ont été entendus près de la résidence du chef de l’Etat.

Dans un communiqué pointant les informations diffusées sur les réseaux sociaux, rapporte Le Faso.net, le gouvernement avait reconnu dans la journée du 23 janvier des tirs dans plusieurs casernes, tout en démentant « une prise de pouvoir par l’armée ». Dans la soirée, le président Kaboré avait décrété « jusqu’à nouvel ordre » un couvre-feu de 20h à 5h30 (locales et GMT) et le gouvernement avait annoncé la fermeture des écoles lundi et mardi.

Le chef de l’Etat burkinabè Roch Marc Christian Kaboré aurait été arrêté et serait en détention au camp Sangoulé Lamizana de Ouagadougou qui abrite la Maison d’arrêt et de correction des armées (Maca), une prison militaire où est détenu le général Gilbert Diendéré, proche de l’ancien président Blaise Compaoré renversé en 2014. Le général Diendéré a été condamné à 20 ans de prison pour une tentative de putsch en 2015 contre le président Kaboré, et est actuellement jugé pour son rôle présumé dans l’assassinat en 1987 de l’ancien président Thomas Sankara. C’est également dans ce camp qu’est emprisonné, depuis le 14 janvier, le lieutenant-colonel Emmanuel Zoungrana, soupçonné par le pouvoir burkinabè d’être à l’origine d’une tentative de coup d’Etat. L’ancien chef de corps du 12e régiment d’infanterie commando du Burkina Faso a été accusé d’avoir projeté de « déstabiliser les institutions ».

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