La Banque mondiale a approuvé mardi un prêt de 48 millions de dollars en appui au Maroc dans sa gestion des effets de la pandémie de Covid-19 au sortir des mesures strictes de confinement.
« Ce prêt s’inscrit dans le cadre d’un financement approuvé en 2015 sous la forme d’un programme axé sur les résultats et destiné à appuyer les services de santé primaire », indique, dans un communiqué, l’institution financière internationale basée à Washington.
À travers un exercice de restructuration de projet, une enveloppe de 13,01 millions de dollars de financements non encore décaissés au titre de ce programme sera complétée de 35 millions de dollars supplémentaires alloués par le mécanisme d’aide accélérée mis en place par le Groupe de la Banque mondiale face à la pandémie de Covid-19.
Ces fonds viendront soutenir la réponse sanitaire des pouvoirs publics en renforçant la prévention, la détection, la surveillance et la gestion des cas, indique-t-on.
« Le gouvernement a déjà pris des mesures significatives pour contrer l’épidémie et atténuer son impact sur les secteurs et les ménages vulnérables », souligne le directeur des opérations de la Banque mondiale pour le Maghreb, Jesko Hentschel, pour lequel le Royaume « entre à présent dans une phase délicate qui exigera la poursuite d’efforts importants en vue de contenir l’épidémie et de mobiliser des ressources pour financer la réponse sanitaire. Ce financement est destiné à apporter des ressources supplémentaires qui permettront au Maroc d’améliorer ses capacités de test et de mettre en place des solutions de prévention contre la propagation du virus ».
Selon le communiqué de la Banque Mondiale, la restructuration élargit la portée du Programme pour la santé primaire en y incluant une composante dédiée à la riposte au coronavirus. Ce programme permettra d’amplifier les efforts de priorisation budgétaire du ministère de la Santé pendant cette crise et de renforcer la préparation des hôpitaux à l’urgence sanitaire.
L’enveloppe approuvée soutiendra l’achat de médicaments, d’équipements et de produits médicaux. Elle financera également l’acquisition d’équipements techniques et médicaux destinés aux laboratoires et aux hôpitaux accrédités pour la prise en charge des cas de Covid-19, tout en développant les capacités de test et la gestion des cas.
« Dans cette phase critique, le pays devra assurer un dépistage de masse afin d’aplanir rapidement la courbe de l’épidémie et de permettre ainsi la réouverture de l’économie », relève l’institution financière internationale.
En renforçant les systèmes de surveillance épidémiologique, le programme a pour objectif de coupler la détection des nouveaux cas à un suivi actif des contacts, ce qui constitue des mesures prioritaires dans le contexte de l’après-confinement, précise Fatima El Kadiri, spécialiste de la santé et co-responsable du projet. En outre, le prêt de la Banque mondiale apportera des ressources supplémentaires en faveur de l’équipement et de la formation des agents de santé.
La Banque Mondiale a mis en avant l’approche adoptée par le Maroc pour lutter contre la pandémie du coronavirus lui permettant aujourd’hui d’afficher l’un des taux de létalité « les plus faibles du monde » et un taux de guérison de 90 pc, relevant l’engagement des pouvoirs publics à « continuer à assurer un suivi rigoureux de la situation par le biais d’une capacité accrue de tests ».
« Aujourd’hui, plus de trois mois après le début de la crise, le Maroc affiche l’un des taux de létalité (nombre de décès par rapport au nombre total d’infections) les plus faibles du monde (moins de 2,6 %), tandis que 90 % des cas sont guéris », a relevé l’institution financière internationale dans une analyse publiée sur son site internet.