Une performance exceptionnelle en pleine concurrence intense et conjoncture économique difficile et lancement imminent de prestations numériques innovantes conçues par des ressources humaines à 100% marocaines
Le président-directeur général de la SNRT et de la Soread 2M, M. Fayçal Laâraïchi a, en présence de M. Othman El Ferdaous, fait, mercredi 11 novembre 2020, une présentation autour du pôle audiovisuel public. Ce sont les éléments, dont les membres du comité parlementaire voulaient prendre connaissance, qui en ont constitué les axes.
Dans ce sens, M. Laâraïchi a révélé les aspects de la coordination entre les composantes du pôle public, à savoir la SNRT et la Soread 2M bien que ce pôle n’existe pas encore juridiquement et officiellement. Il s’agit notamment de la coordination concernant l’achat des droits, l’adoption des déplacements en commun pour la couverture des événements importants ainsi que l’exploitation commune des équipements.
Une performance exceptionnelle dans un contexte de concurrence intense
Après avoir rappelé les différentes mutations du secteur audiovisuel marocain depuis sa libération ayant amené à la création du pôle audiovisuel public, composé de la SNRT et la Soread 2M ; un pôle varié et complémentaire dont la caractéristique est de diversifier l’offre et de relever le défi de la compétitivité notamment à l’aune de la multiplication des acteurs médiatiques, M. Laâraïchia révélé que le pôle public est considéré un élément important dans le tissu économique et industriel national. Il emploie,en fait, environ 2600 personnes (2018 à la SNRT, le reste à 2M) sans compter les différents collaborateurs, les artistes et les talents.
L’intervenant a ajouté que le pôle public œuvre dans un contexte de forte concurrence. Au niveau de la télévision, ce pôle comprend plus de 1200 chaînes satellitaires et un nombre important de nouveaux médias destinés aux marocains. Cependant, les services du pôle public national ont permis à celui-ci d’occuper une place distinguée chez le citoyen et d’être le média le plus influent sur les marocains. D’ailleurs, il s’est taillé, à lui seul, 51.5% des taux d’audience en 2019. Un pourcentage qui passe à 81.9%en prime time pendant le Ramadan.
- Laâraïchi, ce taux est assez exceptionnel dans le monde. En 2019, le taux d’audience du pôle public au Moyen-Orient a atteint 8.1 % en moyenne (13 pays dans la région) et environ 27.2% dans 33 pays européens. Ainsi, le pôle public marocain a occupé la 6ème position parmienviron100 pays dans une enquête portant sur plus de 7000 chaînes internationales.
Le PDG a ajouté que cette place avancée du Marocn’annule pas l’existence de contraintes, à l’instar des différents pôles publics dans le monde, dont le partage des taux d’audience et le conflit à ce propos, l’adoption des stratégies des bouquets, l’intensification de la concurrence la multiplication des médias, la hausse des coûts des contenus, la propagation croissante des systèmes numériques voire la rareté des ressources. Cela exige toujours le concours des efforts de coordination dans le cadre du pôle public tout en conservant l’identité de chaque chaîne.
En outre, l’intervenant a présenté les indicateurs du succès des prestations fournies par la SNRT dont les 15 millions de téléspectateurs quotidiens des chaînes de cette société, soit une croissance de plus de 2 millions de téléspectateurs par rapport à 2018 (+15%). D’autant plus que « Al Aoula », de par la diversification de ses programmes, ambitionne d’être une chaînefamiliale par excellence. Son public est aussi composé de 50% de jeunes dont l’âge ne dépasse pas 35 ans.
- Laâraïchi a avancé qu’au moment où plus de 3.4 millions de téléspectateurs étaient attachés à la chaîne « Tamazight », « Arriadia » a été, cependant,suivie en 2019 par 4.7 millions de téléspectateurs pour au moins un instant. Cette chaînea, lors des week-ends, un meilleur suivi par 5.3 millions de téléspectateurs. Pour leur part, les chaînes radio de la SNRT ont pu atteindre le nombre de 7.1 millions d’auditeurs et récolter 26.5% du total des taux d’audience des chaînes radio au Maroc.
Une évolution technologique avec des compétences 100% marocaines
Le PDG n’a pas manqué de communiquer, avec les membres de la commission de contrôle des finances publiques, sur une question assez importante. Ainsi, il a abordé de la diversification de l’offre des prestations médiatiques publiques en passant d’une chaîne dans l’ère de la RTM à un bouquet de 8 services télévisés, 4 chaînes radio nationales et 11 stations régionales. Il a également mis en avant l’adoption de la diffusion HD et de la TNT, la multiplication des unités mobiles et la généralisation de la couverture du territoire national. Le tout avec des ressources humaines moindres en nombre par rapport à la période avant le passage à une société nationale (2300 fonctionnaires à la RTM contre 2018 employés à la SNRT) mais avec un rendement élevé, une compétence exceptionnelle et une expertise 100%marocaine. Au fait, il n’y pas eu recours à une expertise externe pour les projets d’évolution et de mutation. Ceciinsinuela rationalisation des dépenses financières publiques sachant que le budget du pôle public marocain est assez minime par rapport à ceux des pays voisins.
- Laâraïchi a également abordé de l’orientation stratégique du pôle public consistant en la poursuite de la concrétisation des missions de service public, la consolidation de sa position de leader en termes de taux d’audience, l’élaboration d’une offre publique variée et caractérisée par une programmation de proximité et enracinée localement, le développement de la diffusion télévisée et l’exploitation de techniques de diffusion numériques notamment. L’objectif étant de faire face à la prédominance des chaînes satellitaires tout en attirant plus l’intérêt aux services que le pôle public offre, en diversifiant ses propres ressources par la contribution au développement du marché publicitaire tout en adoptant une structure d’organisation cohérente et inclusive apte à concrétiser la coordination nécessaire et la réalisation des objectifs stratégiques tracés.
Dans ce sens, M. Laâraïchi a révélé que la SNRT a créé une structure des « solutions numériques » spécialisée en exécution des projets, offre de soutien et d’accompagnement nécessaires pour garantir une présence numérique unique et innovante avec une expérience usager riche et attirante permettant la facilité d’accès au contenu. Cette structure permettra à la société de lancer, prochainement,la plate-forme numérique « SNRT NEWS » et de mettre en œuvre une solutionpour la vidéo à la demande à 100% marocaine, ainsi qu’un deuxième écran numérique adapté au public ciblé notamment les jeunes à travers des plates-formes numériques dédiées.
Ces nouveaux services sont destinés à consolider le bilan des réalisations en termes de présence importante au niveau des réseaux sociaux et applications existantes qui ont eu un succès attirant notamment « SNRT LIVE » pour la diffusion en direct et gratuit de 7 chaînes télévisées et 15 radios nationales et régionales. Cette application a récolté plus de 3.4 millions de téléchargements dans tous les coins du monde où se trouvent les marocains et a raflé le prix de meilleure innovation numérique en Afrique en 2018. Aussi l’application « Al Botola » est considérée la première et unique application officielle consacrée au championnat du football marocain. Pour l’heure, elle a été téléchargée par un million d’utilisateurs.
Concernant la bonne gouvernance, M. Laâraïchi a donné un aperçu de l’ordre du jour du conseil d’administration de la SNRT et des commissions qui en relèvent, lors de la période 2012-2020. Celles-ci ayant traité d’un ensemble de questions stratégiques. Par l’occasion, il a indiqué, à propos de la gestion financière et administrative de l’établissement, que la SNRT, en tant que service public, œuvre selon un modèle économique basé sur la contribution financière de l’Etat dont l’évolution, depuis 2012, résulte de la réduction des revenus de la taxe pour la promotion du paysage audiovisuel national et la baisse de la contribution du Fonds pour la Promotion du paysage audiovisuel national (FPPAN) après amendement des dispositions relatives à la taxe pour la promotion du paysage audiovisuel national (TPPAN) de l’article 10 bis de la loi de Finances 2012.
Ouverture sur le secteur privé et amélioration du climat des affaires
De surcroît, M. Laâraïchi a révélé les différents indicateurs relatifs aux ressources humaines de la SNRT (2018 employés dont 36% sont des femmes) et le nombre des projets réalisés en formation, des équipements techniques et informatiques ainsi que les évolutions technologiques en diffusion et systèmes d’informations. Dans ce sens, il a confirmé, en termes d’investissement, que la baisse des revenus de la TPPAN et du FPPAN au cours de la période 2012-2014 a impacté le niveau d’investissement dont le montant a atteint 1029 millions DH au cours de la période 2012-2019, soit une moyenne de 129 millions DH par an.
A propos des investissements publicitaires, le PDG a confirmé qu’ils ont été impactés par la conjoncture économique défavorable depuis 2012. En effet, ils ont enregistré une baisse graduelle d’année en année de par les nouveaux standards de la publicité en vertu des dispositions du cahier de charges de 2012, l’apparition de pratiques incompatibles avec la concurrence loyale en l’existence de réglementation et de par la conjoncture économique difficile qui incite les annonceurs et leurs agences à élever le niveau de gouvernance du budget de leurs propres investissements ainsi que la dernière crise sanitaire due à la Covid-19.
Dans un autre contexte, le PDG a précisé, à propos du rapport entre l’Etat et l’établissement, que le premier a conclu avec la SNRTdeux contrats-programmes. La durée de chacun étant de trois ans. Ceux-ci couvrent les périodes de 2006 à 2008 et 2009 à 2011. L’objectif ayant été de consolider la position de la société dans les domaines de la télévision, la radio, la diffusion, la production et la publicité tout en poursuivant les efforts en termes de développement. Malgré l’adoption, en 2012, d’un nouveau cahier de charges, aucun nouveau contrat-programme n’a été signé sachant que la SNRT a idéalement évalué ses charges supplémentaires et entrepris ses négociations avec la direction des entreprises publiques et de la privatisation, en présence du ministère de tutelle, et a adressé des propositions de contrats-programmes suivies de réunions qui n’ont abouti à aucun résultat jusqu’à présent.
De plus, M. Laâraïchia révélé, dans l’axe de l’ouverture sur le secteur privé et l’amélioration du climat des affaires que la société a adopté son nouveau système approprié aux conditions d’obtention des biens et services. Conformément aux dispositions de l’article 15 du cahier de charges qui stipule que la SNRT établit un équilibre entre les productions externe et interne en consacrant une part de 40% aux sociétés de production privée de la durée globale de la production nationale, le volume de production télévisée externe à la SNRT a atteint, entre 2012 et 2020, environ 9090 heures. Celles-ci sont réparties en 860 programmes. Quant au nombre de société de production qui se sont engagées à l’exécution de la production de ces programmes, il a atteint 178 sociétés d’une valeur d’environ 1.851.858.591 DH.