Abdelkébir Eddoha
Nul ne peut contester le fait que la province de Khémisset fait partie d’une région à vocation agricole, privilégiée par une bonne situation géographique et d’énormes potentialités naturelles. L’élevage et l’agriculture constituent l’épine dorsale de l’économie de la région.
À titre indicatif, l’effectif du cheptel dans la province de Khémisset est numériquement important et se chiffre à 915.000 têtes, dont 138.000 bovins, 682.000 ovins et 103.000 caprins.
Selon la Direction provinciale de l’agriculture (DPA), la situation prévisionnelle d’approvisionnement du marché en bêtes pour le sacrifice de l’Aïd Al-Adha est satisfaisante. L’état sanitaire du cheptel ovin et caprin, disponible pour l’Aïd, ne présente pas de risque particulier pour le consommateur. Pour ce qui est des prix des bêtes destinés au sacrifice, ceux-ci varient selon la qualité, la race, l’âge et en fonction du lieu de vente explique un éleveur à Tiflet. Et d’ajouter que «les prix varient entre 2.000 et 6000 DH et restent relativement élevés, car le prix de revient est également élevé». Les prix du maïs et de la betterave sucrière, qui sont des aliments essentiels pour l’engraissement des bêtes, accentuent cette cherté.Cette hausse vertigineuse s’explique par, la sècheresse qui frappe le pays a empiré la situation étant donné que cette année, le mouton se négociera littéralement à prix d’or.En réponse à une question sur les raisons de cette hausse spectaculaire, Ahmed Ziani, éleveur de bétails dans la commune rurale de sidi Allal El bahraoui a affirmé que « cette année nous sommes confrontés à une hausse inédite des prix de l’alimentation du bétail ».
« Cette dernière a augmenté de plus de 30%. Pour information, la betterave se vend actuellement à 500Dhs le quintal, c’est du jamais vu. Même tarif pour l’orge, céréale pour lequel nous n’avons pas été suffisamment subventionné ».
Pour Ahmed Ziani, cette hausse des prix de l’alimentation est due principalement à la sècheresse.Aussi, la hausse du prix des carburants à la pompe n’arrange en rien les affaires des éleveurs et agriculteurs. « La montée des prix des carburants met vraiment nos affaires en périls. Il faut savoir que nous nous déplaçons toute la semaine à travers les souks hebdomadaires afin de proposer à la vente notre bétail. Pour se déplacer, cela nous revient plus cher. Ceci est aussi l’une des raisons de la hausse vertigineuse du prix du bétail », a-t-il déclaré.