Le CESE met en avant le potentiel du Maroc en termes d’économie bleue

« La connaissance des milieux marins permet d’assurer le déploiement et la viabilité de secteurs maritimes sur la base d’une approche écosystémique », a expliqué M. Chami qui s’exprimait lors de la séance inaugurale d’un atelier de restitution du rapport du CESE sur « l’économie bleue : pilier d’un nouveau modèle de développement du Maroc ».

Fruit d’une réflexion commune, ce rapport gagnerait à être porté par l’ensemble des acteurs concernés, a-t-il fait remarquer, ajoutant que « ce n’est qu’à travers une action commune et concertée que nous pourrons relever le défi de la promotion d’une économie bleue, inclusive, innovante et respectueuse des équilibres naturels. Une économie qui soit au service de développement humain et qui est susceptible de constituer un des piliers du nouveau modèle de développement, en cours de construction ».

Dans ce sens, M. Chami a précisé que l’économie bleue n’est pas l’affaire d’un seul secteur ou d’un département, mais un concept qui permettrait à plusieurs activités marchandes et non-marchandes de coexister sur le même espace maritime et littoral, pour un meilleur développement socio-économique au bénéfice des populations locales.

« Notre pays dispose d’un réel potentiel en matière d’économie bleue. Ses deux façades maritimes s’étendant sur 3.500 km de littoral, 1.2 million de km² de zone économique maritime exclusive, avec un patrimoine halieutique et des ressources renouvelables considérables, lui confèrent un important capital maritime », s’est félicité M. Chami.

A cet égard, il a rappelé que durant les 20 dernières années, le Maroc s’est doté de plusieurs stratégies sectorielles qui ont couvert un ensemble d’activités liées directement ou indirectement à l’économie bleue.

« Aujourd’hui, notre pays gagnerait à mettre en place davantage de coordination en adoptant une nouvelle vision basée sur une approche inclusive, durable et intégrée, susceptible de libérer les potentialités de création de richesses et d’emplois, de valoriser le potentiel des secteurs liés à l’économie bleue, tout en préservant les écosystèmes marins », a dit le président du CESE.

C’est ainsi que ledit rapport préconise l’adoption d’une Stratégie nationale de l’économie bleue durable et inclusive, adaptée aux vocations territoriales et déployée autour des secteurs économiques traditionnels (la pêche, le tourisme et les activités portuaires), tout en développant de nouveaux secteurs porteurs à forts potentiels de croissance (aquaculture, écotourisme, bioproduits marins ou biotechnologies, construction navale, énergies, etc.), a-t-il relevé.

Estimant que les projets relatifs à la mise en œuvre de cette stratégie devraient être à la fois élaborés en concertation avec les citoyens et les acteurs concernés, avec pour objectif cardinal de favoriser l’accès aux services et aux ressources maritimes à toutes les catégories sociales, M. Chami a également fait remarquer que la gouvernance de cette stratégie pourrait être confiée à une commission interministérielle dédiée, auprès du Chef du Gouvernement, qui optimiserait la coordination entre tous les acteurs concernés et les politiques sectorielles.

De son côté, le rapporteur de l’auto-saisine sur l’économie bleue, Abdellah Mouttaqi, a souligné que l’économie bleue devrait être bâtie sur plusieurs points, notamment la consolidation et le développement davantage des filières existantes (secteur halieutique, transport maritime, tourisme responsable).

Il s’agit également de développer les filières émergentes, comme l’aquaculture, et de lancer de nouvelles filières en particulier celles qui touchent les biotechnologies maritimes et la gestion des ressources génétiques, a-t-il ajouté, relevant que le Maroc est le premier en terme de biodiversité maritime à l’échelle du pourtour méditerranéen, lequel patrimoine devrait être valorisé et développé.

Par ailleurs, M. Mouttaqi a mis l’accent sur un volet de cette stratégie, à savoir la gouvernance qui repose la cohérence des politiques publiques, leur convergence, la capacité d’arbitrage pour prioriser et permettre au secteur de travailler dans le cadre d’une synergie, la délimitation du plateau continental qui est aujourd’hui une question en cours de résolution et le rôle de la planification spatiale maritime et le rôle des territoires, notamment dans le cadre de la régionalisation avancée.

« Nous demandons à ce que l’économie bleue soit prise en compte dans les plans de développement régionaux », a-t-il dit.

Le CESE s’est auto-saisi, en date du 1-er décembre 2017 d’un rapport sur le thème de l’économie bleue, conformément à l’article 6 de la loi organique N°128-12 relative à son organisation et à son fonctionnement.

Dans ce cadre, le Bureau du Conseil a confié à la Commission permanente chargée des Affaires de l’environnement et du développement durable la préparation d’un rapport sur le sujet.

Lors de sa 93-ème session ordinaire tenue le 21 décembre 2018, l’Assemblée Générale du CESE a adopté à l’unanimité un rapport intitulé « Economie Bleue : pilier d’un nouveau modèle de développement du Maroc ».

LNT

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