Le président soudanais, Omar el-Béchir, dont la résidence était encerclée depuis jeudi 11 avril au matin par plusieurs véhicules blindés militaires, a été destitué. Une annonce officialisée par le ministre de la Défense à la télévision publique. Ce dernier a ajouté qu’un conseil militaire allait administrer le Soudan pour une période transitoire de deux ans.
Tôt dans la matinée, plusieurs véhicules et blindés militaires avaient encerclé le complexe qui abrite, à Khartoum, le QG de l’armée, la résidence officielle d’Omar el-Béchir et le ministère de la Défense. Un raid militaire avait ensuite ciblé des locaux abritant des proches du parti gouvernemental – un groupe lié au Parti du Congrès National (NCP) du président Omar el-Béchir. Selon des informations collectées par Bastien Renouil, correspondant de France 24 à Nairobi, des responsables de l’armée soudanaise s’étaient réunis quelques heures auparavant sans Omar el-Béchir.
Vidéo envoyée par un contact devant le QG de l’armée à Khartoum. De plus en plus de monde amassé pour attendre l’intervention TV/Radio de l’armée.
Dans les rues de Khartoum, la population s’est massée devant le quartier général militaire, où la protestation s’est organisée depuis cinq jours pour réclamer la démission du président el-Béchir. La foule scandait : « Il est tombé, nous avons gagné ! » et « liberté ! », sans attendre la « déclaration importante » promise par l’armée à la télévision officielle, qui avait interrompu ses programmes pour diffuser en boucle des chants patriotiques et militaires. « Importante annonce des forces armées sous peu », pouvait-on lire sur un bandeau figé en bas de l’écran.
Outre la destitution du président, les services de renseignement et de sécurité soudanais ont annoncé la libération de tous les prisonniers politiques que compte le pays, par l’intermédiaire de l’agence de presse officielle Suna. « Des journalistes soudanais affirment que les prisonniers politiques du pays sont en train d’être relachés. Et il y en a probablement beaucoup », rapportait Bastien Renouil.
Des journalistes soudanais affirment que les prisonniers politiques du pays sont en train d’être relachés. Et il y en a problablement beaucoup.
AFP et Reuters