L’Ecole Supérieure des Beaux-Arts de Casablanca célèbre la Journée Mondiale de la Femme :

 

 

 

 

 

 

 

Après la  1ère édition« 8Mars » en 2018   dédiée à  la mémoire de  Fatima al-Fihriya,  fondatrice de l’université Al Quaraouiyine, la plus ancienne université du monde encore en activité,  l’Ecole Supérieure  des Beaux-Arts de Casablanca  organise  la deuxième édition de cet  évènement , en immortalisant la mémoire  vivante de Chaïbia , artiste de renommée internationale. L’évènement  se déroulera selon le programme suivant : Cérémonieinaugurale  marquée par la présence effective du président  de  la commune de Casablanca  et l’artiste de renom HoucineTallal,  fils de feue Chaibia, vernissage de l’exposition et remise des prix aux  lauréats du concours organisé par le BDE de l’ESBAC ( jeudi 7 mars 2019). Le programme sera aimé également par un atelier  de création,  projection du film « Chaïbia, la paysanne des arts » en présence de son réalisateur  Youssef Britel, débat sur le parcours de Chaibia animé par  le critique d’art Jamal Boushaba , signature de la monographie   « Chaïbia : mythe vivant » élaborée par Dr. Abdellah Cheikh ( vendredi 8 mars2019), atelier des arts  plastiques animé par les étudiants du Département Art/Espace( samedi 9  mars2019).

Peintre humaniste, poétesse illuminée et imagière d’un renouveau de la picturalité marocaine… Chaïbia a été tout cela à la fois. Un parcours monumental qui éternise  la mémoire tatouée de cette géante et pionnière en matière d’art brut: « Elle a croisé sur son chemin nomade, Matisse, Klee, Picasso et Van Gogh. Elle a appris qu’elle appartenait à un pays, une époque de ce pays fertile en génies picturaux avec un Cherkaoui en tête de la caravane dorée.», a écrit André Laude , grand poète  et écrivain français.

L’immense Chaïbia demeure une mémoire collective vivante et un précieux patrimoine immatériel.  Ses expositions inaugurales  au Maroc et à l’étranger  dignes  d’un véritable musée  illustrant  quelques facettes représentatives  de sa vie artistique à l’échelle mondiale :  Affiches historiques  , écrits de référence,  toiles  et sérigraphies, tapis, films et témoignages audiovisuels , éditions d’art rares… Chaque  exposition-hommage   se veut une initiative qui met  à l’honneur la place de  la peinture et la création  du Maroc : Un véritable  hommage à la mémoire de l’art au Maroc et du monde entier.

En 1984, Feu SM Hassan II  a adressé à  Chaïbia une lettre  d’honneur dont voici un extrait : «  Ces tableaux qui témoignent du degré de perfection jamais atteint par l’art pictural marocain, grâce à votre labeur acharné et à votre ténacité opiniâtre de poursuivre avec constance, un effort de recherche soutenu  par une maîtrise adéquate de votre technique, honorent le Royaume. ».

Reconnaissance  mondiale

En 1984,  Chaïbia  a été sélectionnée, à titre exclusif et honorifique, par   l’institut  Français d’Athènes  pour présenter  «  La  Femme et la Méditerranée » lors de l’exposition événementielle au Musée d’Athènes ( Grèce), cette exposition historique a été marquée par un nombre insondable de visiteurs concernés, toutes générations et  provenances confondues.

Par ses œuvres captivantes,   Chaïbia a inauguré le 16 juin 1984 le cycle des expositions  de  l’espace historique L’Octogone de Montmorillon  (une chapelle romane cimétériale du XIIe siècle de la ville de Montmorillon, Vienne. Elle fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques par la liste de 1840).

En 1997,  Chaïbia a inauguré également le  grand espace culturel et artistique « le Quartz »(  Brest )  dont l’exposition a drainé un grand nombre de visiteurs et passionnés d’art : « Madame,  les habitants de Brest se sont réveillés avec vos couleurs », a écrit le directeur de cet espace prestigieux dans une lettre adressé à Chaïbia.

 

Source de fierté du Royaume et symbole d’une expression picturale éternellement  authentique, Chaïbia est une école de peinture en soi. Sans conteste, elle demeure parmi les artiste-peintres les plus célèbres de tous les temps au Maroc. Aujourd’hui, l’on parle encore de sa peinture, de cette école et ses rudiments, de son univers et ses composantes. Telle est l’histoire de la grande plasticienne Chaïbia . Impossible de parler de l’histoire de la peinture au Maroc sans citer son nom.

Georges Boudaille   en tant que critique d’art  et  commissaire a écrit  lors de  la participation de  Chaïbia  à  la Biennale Internationale des Arts à Paris (février 1978) : «  Quand la couleur jaillit spontanément du cœur, le trait ne doit pas la trahir : il doit sauvegarder l’émotion jusque dans  le contour et sa maladresse tremblée devient une qualité. L’hésitation qui tend à signifier ne nuit pas à la force et les formes et les couleurs ne font plus qu’un. Elles se confondent dans une synthèse intime, à l’image de l’harmonie qui règne dans le cœur du peintre. Félicitons-nous que le Maroc honore ses artistes et souhaitons qu’il y en ait beaucoup de la qualité de Chaïbia ».

Consécration au pluriel 

A titre de consécration à l’échelle mondiale,   Chaïbia été sélectionnée par La Direction des Editeurs de l’American Biographical Institute   fondée  en en 1967   ,  tout en remportant  le prix de distinction pour Action de Chef  de File ( Distinguished Leadership Award)  au titre  de la première édition du   Répertoire International des Chefs de File, et  ce  pour  sa  grande contribution aux arts : « c’est une tâche difficile que de sélectionner un nombre limité de personnes ayant un rôle éminent parmi la population du monde entier. La Direction des Editeurs de l’American Biographical Institute  a choisi pour cette première édition commémorative  de l’International  Directory of Distinguiched Leadership, le groupe qui à son avis est le plus méritoire parmi les femmes et les hommes les plus connus. Plus que six mille noms figurent dans cette première édition. Des exemplaires de cette première édition commémorative, qui seront  distribués dans le monde entier, seront utilisés par les bibliothécaires, les historiens, les biographes et les lecteurs en général comme source faisant foi  sur les chefs de file de notre temps. Beaucoup de noms  cités dans ce volume n’ont pas  encore été cités  dans les who’swho d’autres éditeurs. Puissent les succès qu’on trouve dans ces pages inciter d’autres à lutter dans un but supérieur pour construire des communautés et des nations où il fasse bon vivre. », affirme  la dite Direction.

Dans le cadre de cette première édition,  le nom de Chaïbia  figure parmi les grands ténors de l’art mondial  en l’occurrence  Victor Vasarely ( 1906-1997)  reconnu comme étant le père de l’ « Op art » _art optique_ qui a développé  son propre modèle d’art abstrait géométrique, travaillant dans divers matériau_, mais employant un nombre minimal de formes et de couleurs.  Ce n’est pas un hasard, donc, que Chaïbia est nommée députée au Parlement Mondial de la Sûreté et de la Paix avec un passeport diplomatique délivré par le conseil mondial de la paix et de la sécurité. En 2012,   elle figure dans « Encyclopedia of the Mideast and North Africa » (volume 4) par Indiana University Press et  dans Oxford University Press (New York): « Dictionary of African Biography » par OsireGlasier( History Department).  Dans  cet ouvrage de référence, OsireGlasier a écrit un article de référence dont voici un extrait:  « ChaïbiaTallal a été sans conteste la plus célèbre peintre du Maroc du 20 ème siècle. De plus, elle  figure  parmi les grands  peintres  du  monde,  au  même  titre  que  Miro, Picasso  et  Modigliani, pour ne citer que ceux-là. Aussi, elle est la seule peintre du Maroc dont les oeuvres sont cotées à la bourse. Il faut dire que ces tableaux peuvent se vendre  jusqu’à un million de dirhams pour un grand format(…). Le succès de Chaïbia a été fulgurant. La mahboula, la folle du petit village de Chtouka séduit un grand public entre autres à Copenhagen, Frankfort, Ibiza, Tunis, Brésil, Rotterdam, Irak, Barcelone, Nouvelle-Zélande et Beverly Hills. Les grands critiques d’art ont consacré Chaïbia grande peintre du 20ème siècle, d’ailleurs avec raison puisque les œuvres de cette dernière côtoient celles de Miro, Picasso et Modigliani pour ne citer que ceux-là. Aussi, dès 1971, Chaïbia  figure dans le Larousse de l’art dans le monde ; et en 1977, elle entre dans le dictionnaire de référence Bézénit (…) Et s’il faut à tout pris classifier ce style, certains critiques s’accordent pour dire qu’on est en présence d’un « art brut », c’est – à -dire un idéal plastique tel que préconisé par le mouvement européen Cobra en 1945, à savoir un art dégagé de toute influence savante, culturelle et historique .En réalité, le style de Chaïbia est inclassable. Plus tard, on dit un « Chaïbia » comme on dit un « Picasso »…mais aussi comme on vend un « Picasso » : Chaïbia  est la seule peintre marocaine à être cotée en bourse ;et les collectionneurs sont prêts à débourser la bagatelle d’un million de dirhams pour acquérir une seule de ses toiles !   Chaïbia Talla s’éteint à Casablanca en 2004, à l’âge de soixante-quinze ans, suite à une crise cardiaque. Elle  a livré à la postérité une abondante production artistique. Ses toiles alimentent les collections de nombreux Etats, dont la France, l’Italie, le Japon, la Suisse, l’Inde, Haïti, l’Australie, la Grande Bretagne et les Etats –Unis. Ses toiles alimentent également les plus grandes collections privées du monde, dont celle du Roi du Maroc, et celles d’autres collectionneurs entre autres en France, Italie, Liban, Egypte, Inde, Canada, Espagne, Suisse, Hollande, Belgique, Haïti, Japon, Suède, Danemark, Allemagne, Australie, Etats-Unis, Grande Bretagne, Nouvelle-Zélande, et Afrique du sud. Somme toute, la mahboula de Chtouka a été une baraka, une grâce pour le Maroc entier. ».Cette consécration distinctive  au pluriel  a été  marquée aussi  par l’obtention avec mérite  « the Cultural Doctorate in Fine Arts » (World UniversityPress).  Elle a été le sujet de prédilection des  articles et  des  couvertures des magazines les plus prestigieux : L’œil, Connaissance des arts, Artension, L’officiel, Elle, etc. Dans les ventes aux enchères internationales, Chaïbia se retrouve systématiquement dans les mêmes lots que Picasso, Braque, Miro, Appel, Dubuffet et autre Tinguely. Seule représentante féminine de l’art pictural du XXème siècle à la côtoyer dans les catalogues : Sonia Delaunay (1885-1979).

 

«Chaibiesques » honoré au Grand Palais-Champs Elysées

 

 

Dans le cadre du Salon international du Livre ancien et de bibliophilie  organisé  en 2009 par le Syndicat national de la librairie ancienne et moderne et la Chambre nationale de l’estampe, Quadra’ArtLéodaScale a présenté au Grand Palais-Champs Elysées à Paris le recueil de poèmes inédits de  Chaïbia transcrits par Marc de Gouvenin et illustrés par le grand maître verrier Michel Barbault, qui a été sélectionné parmi les 10 meilleurs illustrateurs mondiaux . Cet artiste de renom a fait 30 exemplaires de ce beau livre intitulé «Chaibiesques » dont chacun est réalisé entièrement à la main selon l’esprit du texte, signé et numéroté : 36 pages, 13 poèmes, 17 illustrations plus la couverture (peinture à l’huile et collages, papier Arches à la forme, texte sur Rivoli marouflés composé en Zapfino, format 31 X 40, dos carré, sous coffret). Ce livre d’art  a remporté  le  prix d’Albert Camus  de l’illustration annoncé dans le cadre des 6ème journées du livre ancien et de la bibliophilie à Lourmarin, village d’Albert Camus. Sur le stand de Quadra’ArtLéodaScale, le recueil passionnant de Chaïbia a été entouré par d’autres ouvrages d’art illustrés par une pléiade distinguée d’artistes de renom, en l’occurrence Salvador Dali, Henri Matisse, Fernand Leger, Pierre Bonnard, Georges Braque, Chillida Eduardo, Jean Cocteau, Raoul Dufy, Maurice Denis, Joan Miro, Antoni Tapies, Victor Vasarely, Maurice de Vlaminck, Ossip Zadkine, Kisling Moise, et Louis Legrand. Il est à rappeler que cette manifestation a accueilli 150 libraires et 40 galeries d’art internationales. Elle a été marquée également par  la présence de plus de 35 000 visiteurs et invités y compris les responsables des sociétés de bibliophiles et les membres du jury, entre autres, Robert Gallimard, éditeur, Catherine Camus, fille d’Albert Camus, Claude Blaizot, grand libraire éditeur expert en livres illustrés, Frédéric Castaing, président du Syndicat de la librairie ancienne et moderne.

Le  grand peintre brésilien MenelawSete rend hommage à Chaïbia

Près  de 15 ans après sa disparition, Chaïbia continue d’être une source d’inspiration pour les artistes du monde entier ! Le peintre brésilien MenelawSete lui  a  rend un hommage posthume dans sa première exposition au Maroc inaugurée le  28 Mars à Casablanca sous le signe  « Transculturalité et brassage », et ce  en présence de plusieurs personnalités officielles et artistiques, en autres, l’ambassadeur du Brésil au Maroc, son Excellence M. José Humbertode BritoCruz .On l’appelle le Picasso du Brésil, MenelawSete célébré pour ses formes et ses couleurs vives. Il s’est forgé une réputation internationale grâce à un style, celui du dessin  et des peintures mélangées. Il expose à travers les Musées et les grandes salles du monde entier. A New York, dans les pays d’Amérique du sud, en Europe, MenelawSete vit et travaille à Bahia dans le Salvador dans son studio de la Via Joao de Deus, au cœur de ce Pelourinho dont l’UNESCO a fait un Patrimoine universel de l’Humanité : «  Lorsque  j’ai  découvert pour la première fois  les œuvres de Chaïbia à Bahya au Brésil en 1980,  j’ai ressenti tout de suite l’énergie qu’elle pouvait dégager. J’ai aussi aimé son émancipation, sa force, son envie de mettre la femme en avant. L’art brut  est d’ailleurs mon   point commun avec  le calibre mondial de Chaïbia … Mon  admiration est  traduite dans ma  toile « Sonhos de Chaïbia »…  Elle  est une grande  artiste, icône des arts plastiques marocains, qui a marqué l’époque, fait l’histoire et continue d’influencer les générations. J’ai choisi de lui rendre hommage pour la force de son travail et son art qui dépasse les frontières. La couleur, les formes gestuelles et les coups de pinceau pleins de messages sont dignes d’inspiration et de tous mes hommages. », confiéMenelawSete.

 

« Chaibia Super Star»

 

Lors de son exposition – événement à Rabat, la direction du Centre Culturel Français   a présenté  Chaïbia par  un  texte de référence  intitulé « Chaïbia Super Star»  dont  voici un extrait  révélateur à plusieurs titres :

 

«  C’est en ces termes percutants qu’INFO-SOIR, journal télévisé en langue française du Maroc, a annoncé, le lendemain de l’ouverture, l’exposition de la femme peintre Chaïbia au Centre Culturel Français de Rabat. L’événement était d’importance : très connue en Europe, pensionnaire permanente d’une grande galerie parisienne, spécialement choyée à Grenoble à l’occasion des manifestations « Présence artistique du Maroc », appréciée dans son propre pays, Chaïbia n’avait pas exposé à rabat depuis 1977, malgré de nombreuses sollicitations.

IL faut donc la remercier doublement d’avoir fait sa rentrée dans la capitale sous l’égide du Centre Culturel Français. Elle y était désirée, attendue, et tout, locaux, affiches, invitations, avait été préparé pour l’accueillir en beauté. Elle apporta une œuvre à la mesure de cette attente.

Dès le début du vernissage, la foule des grands jours était au rendez-vous. De 17 à 21 heures près de mille personnes ont défilé dans le centre, séduites aussi bien par la force et la qualité de la peinture, brutale, précise, colorée (Chaïbia fait chanter les couleurs du Maroc ….) que par le charme personnel de l’artiste, reine recevant l’hommage de ses admirateurs. ».  Et  d’ajouter : «  De sa main merveilleusement malhabile, Chaïbia sait raconter une histoire. Sans équivoque aucune, le pinceau révèle son monde, son enfance heureuse ou malheureuse, en tout cas éblouie. Elle se souvient, Chaïbia, et à son tour enchante ses visiteurs.

« Occident fatigué et blasé, tourmenté et sceptique, toi qui t’imagines encore être le phare du monde, regarde bien Chaïbia l’orientale dans l’explosion de ses couleurs magiques, c’est elle qui t’éblouira ! » commente le critique Pierre Brisset. Ce pourrait être le mot de la fin, s’il ne convenait d’ajouter qu’un éditeur de Rabat, séduit par l’exposition, envisage pour la rentrée de lancer sur le marché des kiosques et bureaux de tabac des cartes postales reproduisant des œuvres de Chaïbia. Saluons l’idée, en espérant qu’elle sera la première d’une série qui mettra vraiment l’art des peintres marocains à la portée de tous. ».

Dr.Cheikh Abdellah

Critique d’art 

 

 

 

 

 

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