Saad Al Hariri reprend du service à la tête du gouvernement libanais, 15 jours après l’annonce de sa candidature. L’ « ex » nouveau premier ministre aurait reçu l’aval des principaux blocs et courants politiques du pays, après un marathon de consultations parlementaires, menées par le président Michel Aoun.
Choisit par une majorité de 65 députés, le chef de file du courant AL moustaqbal ( le future ) aura pour mission de réussir là où il avait lui-même échoué, ainsi que d’autres après lui. La seule différence aujourd’hui, réside dans l’implication directe de la France, qui a mis le pays « sous tutelle » politique et économique depuis l’explosion au port de Beyrouth, le 4 aout dernier.
Tous derrière la France
Exceptionnellement, la mosaïque politique au Liban semble s’être accordée à suivre les directives imposées par la France, surtout son président Emmanuel Macron, depuis son retour au pays du Cèdre, aux allures de reconquête à peine déguisée.
Michel Aoun avait d’ailleurs été claire à ce sujet, avant même de lancer les tractations pour le choix du nouveau premier ministre, se disant prêt à discuter « seulement » si toutes les formations politiques se mettaient d’accord sur « le programme » discuté avec Macron.
Une tâche qui semblait jusque-là assez difficile, notamment depuis la fronde populaire qui a démarré en octobre 2019, exigeant un renouvellement totale de la classe politique ainsi que la fin, entre autre, de la corruption et de l’anarchie asphyxiant le pays ces dernières années. Un soulèvement qui avait poussé Al Hariri vers la sortie le 29 octobre de la même année.
« Chacun peut créer des problèmes lors de la formation du gouvernement, mais si les partis veulent réellement stopper l’effondrement et reconstruire Beyrouth, ils doivent suivre l’initiative française », a indiqué Saad Al Hariri. Ce dernier doit ainsi constituer un gouvernement solide, répondant aux exigences d’abord françaises, avec pour objectif sauver un pays déchiré depuis des décennies, tant au niveau politique, économique, que social.
Tous derrière Al Hariri… ou presque !
Le chef du gouvernement aura, apparemment, le soutien des principaux courants ayant validé sa candidature auprès du président Aoun, à commencer par le parti chiite AL AMAL, dirigé par Nabih Berri, président du Parlement. Du Courant patriotique libre (CPL) de Gebran Bassil, gendre de Michel Aoun et premier bloc parlementaire chrétien, ainsi que du parti du dirigeant druze Walid Jumblatt. Sans oublier l’ex-premier ministre Tammam Salam également favorable à la nomination d’AL Hariri et au plan made in France. Georges Adwane du bloc des Forces libanaises, n’a quant à lui pas exprimé de soutien quand à cette désignation.
De son côté le Hezbollah, a clairement exprimé sa volonté de faciliter le processus, sachant que le poste de premier ministre au Liban revient à une personnalité sunnite dans le cadre du partage confessionnel du pouvoir.
Rédaction avec Agences