La cour d’appel de Paris a de nouveau renvoyé aux assises le chanteur marocain Saad Lamjarred pour le viol aggravé d’une jeune femme de 20 ans en 2016, indique une source judiciaire, rapportée par l’AFP.
L’artiste de 35 ans avait initialement été renvoyé en correctionnelle en avril 2019 par un juge d’instruction qui avait requalifié les faits en « agression sexuelle » et « violences aggravées ».
Mais en janvier 2020, la chambre de l’instruction de la cour d’appel avait infirmé une première fois cette ordonnance, estimant que les faits devaient être qualifiés de viol, un crime passible des assises.
La Cour de cassation avait toutefois invalidé cette décision, pour un défaut de signature du président de la chambre.
Ressaisie des faits, la cour d’appel a de nouveau ordonné mardi que Saad Lamjarred soit jugé aux assises pour « viol aggravé », conformément aux réquisitions du parquet général, selon la source judiciaire.
Le chanteur, qui peut encore saisir la Cour de cassation, encourt 20 ans de réclusion criminelle.
Ses avocats n’ont pas pu être joints par l’AFP jeudi soir.
« Nous sommes satisfaits, la cour d’assises est la juridiction adéquate pour juger les faits dont a été victime ma cliente », a réagi auprès de l’AFP l’avocat de la plaignante, Me Jean-Marc Descoubès.
La jeune femme, Laura P., « essaie de continuer à vivre à peu près normalement et elle affrontera le procès », a-t-il ajouté.
Les faits qu’elle dénonce se seraient déroulés sur fond d’alcool et de drogue dans la chambre d’un hôtel parisien, en octobre 2016, quelques jours avant un concert de l’artiste.
Incarcéré dans la foulée, Saad Lamjarred avait été libéré sous bracelet électronique en avril 2017.
Dans cette même information judiciaire, l’artiste avait été mis en examen en avril 2017, accusé d’avoir violé et frappé une jeune Franco-Marocaine à Casablanca en 2015. La plaignante s’était ensuite mise en retrait de la procédure et le juge avait ordonné un non-lieu pour ce volet.
Il a également été mis en examen en août 2018 pour le viol d’une jeune femme à Saint-Tropez, sur la Côte d’Azur.
Saad Lamjarred avait ensuite été incarcéré durant deux mois et demi avant d’être libéré et contraint de résider à Paris le temps de l’enquête, menée par un juge d’instruction de Draguignan (Var).