SM le Roi Mohammed VI, que Dieu L’assiste, a adressé un Discours à la 1ère Conférence de la Commission Climat pour la Région du Sahel, qui a ouvert ses travaux lundi à Niamey, au Niger.
Voici le texte intégral du Discours Royal dont lecture a été donnée par le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, M. Nasser Bourita:
“Louange à Dieu, Prière et salut sur le Prophète, Sa famille et Ses compagnons.
Excellences, Messieurs les Chefs d’Etat et de Gouvernement,
Monsieur le Président de la Commission de l’Union Africaine,
Mesdames, Messieurs,
Il M’est particulièrement agréable de M’adresser aux Chefs d’Etat et de Gouvernement réunis à l’occasion de la 1ère Conférence de la Commission Climat pour la Région du Sahel.
Le Sahel, ce trait d’union entre le Nord et le Sud de l’Afrique, est aujourd’hui soumis aux impacts considérables du dérèglement climatique. L’enjeu majeur est donc d’aborder la question du climat de manière efficiente tout en s’attelant aux objectifs de développement socio-économique et en répondant aux impératifs sécuritaires.
A cet égard, Je tiens à exprimer à Mon frère, le Président Mahamadou Issoufou, Mes sincères félicitations pour le chemin parcouru afin d’opérationnaliser la Commission Climat de cette région.
Le positionnement géographique du Niger lui confère tout naturellement une centralité qui lui permet de promouvoir la stabilité, la sécurité et le développement de la région du Sahel, et donc de tout notre Continent.
Excellences,
Mesdames et Messieurs,
Le constat est clair : les menaces climatiques qui pèsent sur la région du Sahel sont connues ; elles affectent la vie quotidienne des populations et influent négativement sur le développement socio-économique et la stabilité régionale.
Dans cet espace stratégique, on mesure, davantage qu’ailleurs, comment les conditions de vie sont intimement influencées par l’environnement.
Les pénuries alimentaires et la baisse des réserves en eau ainsi que la désertification, provoquées par le réchauffement climatique continueront à pousser notre jeunesse sur le chemin de l’exil, privant ainsi notre Continent d’une partie de ses forces vives.
De telles menaces exigent, de notre part et de la part de nos partenaires, à la fois d’investir massivement et de s’investir totalement pour répondre aux aspirations des populations et aux objectifs d’un développement inclusif.
Le combat pour la justice climatique est, pour les Africaines et les Africains, un combat pour l’accès à une vie meilleure et digne ainsi qu’à un avenir prometteur.
Car, la justice climatique ne doit pas seulement être un slogan ; elle doit être pour nous tous une exigence : l’exigence de donner à nos populations un accès sécurisé aux ressources de base. C’est ainsi que nous préserverons notre jeunesse du désespoir, lui évitant par là même de devenir la proie d’organisations criminelles et terroristes.
Excellences,
Mesdames et Messieurs,
La mobilisation des acteurs contre les effets dévastateurs des changements climatiques ne saurait s’arrêter aux frontières nationales. Elle doit transcender tous les clivages.
C’est ainsi que le Sommet Africain de l’Action, tenu à Notre initiative, en novembre 2016, à Marrakech, en marge de la COP22, a constitué un acte politique fort. Nous, Chefs d’Etat africains, avons, lancé une dynamique autour de projets transnationaux ambitieux et concrets, pilotés par trois commissions, dont le Maroc est partenaire fondateur :
• La Commission du Bassin du Congo, présidée par la République du Congo ;
• La Commission du Sahel, présidée par la République du Niger ; et
• La Commission des Etats insulaires, présidée par la République des Seychelles.
Une première étape a été franchie, l’année dernière, chez Notre frère, le Président Sassou-Nguesso, à Brazzaville, lors du 1er Sommet de la Commission Climat du Bassin du Congo. Ont alors été jetées les bases d’une mobilisation des parties prenantes et d’une démarche innovante et audacieuse; bases d’actions d’avenir, porteuses d’espoir et de solutions concrètes pour les populations locale et régionale.
C’est dans ce même esprit que nous sommes réunis ici, à Niamey, afin de renforcer nos actions et leur cohérence, par des propositions nouvelles. Le lancement du Plan d’Investissement Climat pour la région Sahel et de son Programme Régional Prioritaire complétera ainsi les projets, aussi vitaux que nécessaires, d’ores et déjà en cours.
A cet égard, J’ai le plaisir d’annoncer que le Royaume du Maroc s’engage à prendre en charge les études de faisabilité pour finaliser ce Plan d’Investissement Climatique.
Par ailleurs, la Commission pourra compter sur le Centre de Compétences Changement Climatique du Maroc : 4C Maroc, notamment en matière de renforcement des capacités de ses membres. Mis en place en 2014, ce Centre constitue un espace d’excellence national et continental pour le développement et la diffusion des savoirs et des meilleures pratiques en matière de changement climatique.
Excellences,
Mesdames et Messieurs,
La jeunesse africaine nous engage à ouvrir le chemin des possibles et à inscrire notre Continent sur une trajectoire vertueuse, créatrice d’opportunités. L’avenir de l’Afrique repose sur notre capacité à imaginer de nouvelles formes de réponses solidaires, selon un engagement concret et respectueux de tous les partenaires, ceux du Sud comme ceux du Nord.
La région du Sahel, qui regroupe des pays de l’Est, du Centre et de l’Ouest de l’Afrique, peut devenir un modèle d’intégration régionale avancée sur les plans économique, environnemental, politique et humain. La Commission Climat pour la Région du Sahel est l’un des leviers qui lui permettra d’atteindre cet objectif.
L’histoire s’est nouée dans cet espace et son avenir se jouera ici. Nous devons aux générations futures un engagement politique adossé à une action concertée et solidaire, visant à faire face aux défis climatiques.
Je vous remercie
Wassalamou alaikoum warahmatoullahi wabarakatouh”.