Trump lance sa campagne à Tulsa théâtre d’un des plus grands massacres racistes aux États-Unis

 

Le président américain organise, samedi, son premier meeting depuis le début de l’épidémie de coronavirus à Tulsa. C’est dans cette ville d’Oklahoma où un effroyable massacre de quelque 300 Afro-Américains par la population blanche a eu lieu en 1921.

Donald Trump a consenti à changer la date mais pas le lieu de son premier meeting de campagne post-coronavirus. Initialement prévu le 19 juin, jour du « Juneteenth », célébrant le 155e anniversaire de l’abolition de l’esclavage aux États-Unis, le meeting a été reporté au lendemain sous la pression des critiques.

Ses opposants se sont également indignés de son choix de Tulsa, marquée par le souvenir du massacre de 300 Afro-Américains par une foule blanche, en 1921. Pourquoi, sinon pour une provocation, choisir l’Oklahoma pour son premier meeting de retour en campagne, alors que l’État républicain lui est acquis ?

« Ma campagne n’a pas encore commencé. Elle démarre samedi soir, dans l’Oklahoma », a tweeté le président américain, qui briguera un deuxième mandat lors de la présidentielle du 3 novembre.

Entre « Trumpistes » et manifestants antiracistes, jusqu’à 100 000 personnes sont attendues de vendredi à samedi à Tulsa.

Et la tension pèse sur la ville, où l’on craint les débordements autour de ce meeting entouré d’une double polémique : d’abord le risque d’aggraver la propagation du Covid-19 dans un pays qui affiche le plus lourd bilan du monde, ensuite le choix d’organiser son grand retour autour des commémorations de la fin de l’esclavage. Une « vraie gifle », selon le responsable local du mouvement « Black Lives Matter ».

Les revirements autour d’un couvre-feu décrété puis annulé par le maire républicain de la ville ont ajouté à la controverse.

Peu de masques parmi les militants

Coiffés de casquettes « Trump 2020 », agitant des drapeaux américains et campant dans les rues, des partisans enthousiastes attendent le président américain depuis des jours pour le voir en personne.

Malgré la pandémie et alors que l’Oklahoma connaît justement une forte poussée des cas détectés, c’est dans une salle couverte, le BOK Center, que vont se presser quelque 20 000 personnes.

Affirmant qu’un million de personnes avaient réclamé des billets, Donald Trump a déclaré qu’environ 40 000 pourraient aussi assister au meeting dans une salle de congrès voisine.

Presque aucun de ses partisans ne portait de masque vendredi. Et les participants aux meetings de Donald Trump devront signer un document disant qu’ils renoncent à toute poursuite si jamais ils attrapent le virus à cette occasion.

Samedi, six membres de l’organisation du meeting de campagne de Donald Trump samedi dans l’Oklahoma ont été testés positifs au Covid-19, a annoncé son équipe quelques heures avant l’ouverture de ce premier grand rassemblement organisé dans une salle fermée en pleine pandémie.

« Des procédures de quarantaine ont immédiatement été mise en oeuvre », a annoncé à l’AFP le chef de la communication de la campagne de réélection du président américain, Tim Murtaugh. « Aucun des employés positifs au Covid ni personne ayant été en contact direct ne sera présent au meeting ou aux côtés de participants ou d’élus » samedi soir à Tulsa où 20.000 personnes sont attendues, a-t-il précisé.

Participants pas inquiets

Les participants, eux, semblent plus se soucier des manifestants antiracistes que du virus. Stephen Corley, 19 ans, se dit plus inquiet des manifestations de « gauchistes extrémistes » et autres « émeutiers » que du Covid-19.

Les organisateurs prendront la température des participants et distribueront du gel désinfectant ainsi que des masques.

Même ainsi, l’expert respecté en maladies infectieuses de la Maison Blanche, Anthony Fauci, a été clair : se rendrait-il à un tel événement ? « Bien sûr que non. »

« Trump est prêt à propager le virus juste pour entendre quelques acclamations », s’est indigné le sénateur Bernie Sanders, ex-candidat à la présidentielle et désormais soutien de Joe Biden.

AFP

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